Comment sortir de l’effet « yoyo » des régimes ?

Comme je l’avais précisé dans d’autres articles, au delà du principe de « bien manger », je m’intéresse aussi à l’aspect psychologique de notre rapport à l’alimentation.

Au hasard de mes recherches, je suis tombée sur ce livre de Rita Sansone Villemin : « La femme Yoyo« .

 

 

Je l’ai depuis Noël, je ne l’ai commencé qu’il y a peu, mais je n’ai mis que quelques jours à le lire !

Ce livre est une mine d’informations qui nous aide à comprendre pourquoi nous enchaînons les régimes. Au delà d’une quête de la minceur, il y a bien souvent des raisons bien plus profondes, dont nous ne sommes pas forcément conscientes.

Je vous fais part d’un petit résumé dans cet article, qui je l’espère, vous donnera quelques pistes de réflexion sur vous même !

 

Qui est la femme Yoyo ?

Je pense que tout le monde connaît ce principe de yoyo : celui d’être au régime, et d’arriver à perdre du poids… Et puis en reprendre derrière, au mieux quelques kilos, mais parfois autant que ce qu’on a perdu si ce n’est plus.

En effet, qui peut être au régime tout le temps ? Régime est forcément synonyme de privation, frustration.. Notre cerveau au bout d’un moment n’en peut plus de ces privations, d’être sans cesse dans le contrôle. Il finit par craquer. Et cela se manifeste généralement par un lâcher prise et une ruée sur la nourriture, la nourriture qui est à nos yeux « interdite », dont on s’est privée depuis plusieurs jours ou semaines : la nourriture grasse et sucrée.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, une femme yoyo peut être ronde, comme mince.

« Comme la boulimique, la femme yoyo a une attitude obsessionnelle vis à vis de la nourriture, avec une dimension paradoxale puisqu’elle a une autre obsession, celle de la minceur. Deux obsessions qui se contrarient mutuellement et qui en provoque un autre : la balance. Symbole de la justice, la balance donne la sentence à chaque pesée. Coupable, non coupable. Car en cas de prise de poids, le sentiment de culpabilité est ravivé. »

S’en suit forcément à la suite de ce sentiment de culpabilité un nouveau régime ! Avec l’illusion de contrôler. On reperd du poids, mais notre cerveau est de nouveau à bout. Et le cycle recommence.

Il est courant que les femmes faisant ce fameux yoyo avec leurs poids ressentent un mal être avec leur corps, qu’elles n’ont jamais pu accepter. Les kilos qui s’accumulent n’arrangent pas ce phénomène.

L’auteur se demande ainsi « Et si les troubles alimentaires n’étaient qu’un leurre, un déplacement comme une obsession occupationnelle afin de ne pas voir le vide qui règne à l’intérieur de soi ? Un « Moi » qui n’a jamais vraiment été entendu et qui a dû se sur-adapter à son environnement. En oubliant ses propres désirs, en s’oubliant tout simplement. »

Sont mises en avant dans l’ouvrage des « prédispositions » au fonctionnement yoyo :

  • Perfectionnisme : la femme yoyo ne cherche pas seulement à être parfaite au niveau de son corps, mais à être parfaite dans tout ce qu’elle entreprend ! C’est pour ça qu’elle se voit toujours grosse. Ses exigences envers elle même sont importantes, que ce soit au niveau de ses études, sa carrière, ses relations amoureuses… Elle place la barre haute, certainement comme ses parents avant elle. La peur de les décevoir la pousse à se montrer parfaite en toute occasion.

 

  • Manque de confiance et d’estime de soi : L’exigence de la femme yoyo envers elle même est telle qu’elle ne se sent jamais à la hauteur. Il se peut que ce manque de confiance vienne (aussi !) de l’enfance, durant laquelle la femme yoyo ne s’est jamais sentie valorisée et encouragée. Ainsi, elle tente de combler ce manque de confiance en elle par une recherche de la perfection.

 

  • Hypersensibilité : La femme yoyo n’a pas forcément de souvenirs d’encouragements parentaux, ou de démonstrations d’affection. Dans sa recherche de la perfection, elle est en fait à la recherche d’amour : d’elle même, mais surtout de l’autre, dont celui de ses parents. La femme yoyo a généralement du mal à exprimer ses émotions et ses sentiments, elle fait donc souvent face à un « trop plein émotionnel » dès qu’elle est confrontée à une situation qui la dépasse. S’en suit une compensation par la nourriture pour toujours garder ce fameux contrôle et contenir ce ressenti émotionnel ! « Elle mange ses émotions » comme on dit souvent.

 

  • Difficulté à mettre des limites : La femme yoyo a des difficultés à s’affirmer, et donc à poser des limites aux autres. « Il se peut qu’elle ait été confrontée à une grande exigence parentale durant l’enfance, et ne se sentant pas à la hauteur de telles attentes, elle n’a pas osé s’opposer à ses parents, leur dire non par peur de les décevoir. Elle était une enfant sage et obéissante. Ne pas faire de vagues… ». Avec la nourriture, ne sachant pas mettre de limite, c’est le principe du tout ou rien : soit c’est le régime strict, soit le lâchage total.

 

  • Impatience, manque de persévérance : l’attente est synonyme pour la femme yoyo de vide et d’angoisse. Notre société actuelle cultive d’ailleurs ce principe de tout avoir tout de suite ! La femme yoyo a pu avoir des parents autoritaires, comme elle a pu avoir des parents très laxistes et « cool », qui n’imposaient aucune limite. Peut être peu présents, préoccupés par leur carrière… La résistance des parents apprend à l’enfant la frustration, à supporter l’attente. La femme yoyo n’ayant pas appris à attendre, elle se croit sans volonté, alors qu’elle manque juste de persévérance. En voulant tout, tout de suite, elle comble donc l’attente, synonyme de vide comme je le disais, par la nourriture. Elle se remplit, elle mange. La femme yoyo ne manque pas de volonté car il en faut pour se lancer dans tous ces régimes ! Mais un régime ne pouvant être tenu dans la durée, elle se voit donc faible et sans volonté.

 

  • Relation au corps perturbée : la femme yoyo ayant l’impression que sa vie lui échappe, elle tente de reprendre le contrôle en s’attaquant à son corps. Elle a du mal à être connectée à lui, ne ressent pas forcément la faim et la satiété. Elle tente de se renouer à lui pendant les régimes en lui infligeant des séances de sport. Certes elle le sent, mais au prix de douleurs musculaires, tant la cadence est intense. Toujours le principe du « tout ou rien ». « La femme yoyo n’envisage son corps que dans le paraître, le contrôle du poids et de l’image. Une image floue et des limites imprécises car même mince elle se voit grosse. Elle n’accepte pas son corps. Il est même l’accusé, le responsable de cette image négative et de ce désamour de soi. Un corps sous contrôle, un corps mal-aimé. »

 

Origine du mal être de la femme yoyo

Comme vous l’aurez compris au vue des lignes précédentes, les origines du mal être entraînant ce yoyo pondéral viennent souvent de l’enfance et l’adolescence. A en croire l’auteur, ce que nous sommes aujourd’hui est est en grande partie la résultante de l’éducation que nous avons reçue étant jeune.

Je n’évoquerai ici que l’une des nombreuses origines mentionnées par l’auteure :

Manque d’autonomie et de sécurité intérieure 

L’enfant va se construire par rapport à la relation qu’il a avec ses parents, puis au fur et à mesure qu’il avance dans l’âge, va se construire par rapport à ses autres relations sociales. « Mais pour lâcher ses parents, l’enfant doit avoir confiance en eux, en son environnement, et surtout en lui même ». Il développe sa sécurité intérieure grâce à l’amour que lui apporte ses parents, et n’a ainsi pas peur de se tromper ou  d’échouer, il n’est pas sans cesse dans une quête d’amour et de reconnaissance. Parallèlement à cela, il développe une estime de soi et un bon narcissisme.

S’il y a carence affective, le sentiment d’insécurité intérieure, le désamour de soi, la mésestime sont donc grandement développés, et favorisent l’apparition du fonctionnement yoyo. Penser à la nourriture n’est donc qu’une manière d’occulter les fondements de l’origine de ses peurs.

L’environnement familial a pu avoir plusieurs configurations :

  • Un environnement où les parents étaient peu présents, où il y avait un manque d’écoute et d’intérêt pour leur enfant.
  • Un environnement où au contraire les parents ont manifesté beaucoup d’intérêt et d’attention pour leur enfant. Mais cette attention n’était pas forcément dans le but de comprendre son enfant et de laisser sa personnalité d’exprimer, mais plutôt d’imposer leurs choix et faire preuve d’autorité.

La conséquence est la même : l’enfant ne se sent pas accueilli et accepté pour ce qu’il est.

 

La solution : aller à la rencontre de soi !

Quitter l’effet yoyo ne se fait pas du jour au lendemain, mais on peut apprendre à créer petit à petit une autre manière de vivre !

Aller à la rencontre de votre corps et de vos sensations

Une femme yoyo se voir généralement plus grosse qu’elle n’est en réalité.Travaillez sur votre image, les selfies sont en vogue, faites en à gogo !

Regardez vous dans un miroir. Peut être pas nue dès le départ, mais vous pouvez y aller petit à petit : habillée dans un premier temps, puis au fil des semaines, dans des tenues moulantes, puis en sous vêtements, puis nue.

L’auteure suggère aussi de tester le hammam : l’ambiance est enveloppante, les lumières sont tamisées, ce qui favorisera l’acceptation de votre corps mais aussi la mise à distance du regard des autres. Comme elle le précise également : « Toute femme yoyo a une attitude paradoxale vis à vis du regard de l’autre : elle en est dépendante, mais en même temps, le craint et le ressent comme intrusif ».

N’hésitez pas à utiliser le toucher : faites vous des auto massages, chouchoutez vous comme une mère qui prend soin de son enfant.

Décrivez vos sensations dans un journal : quelles sont les nouvelles perceptions de votre corps lors de massages, de relaxation, de la respiration..

Aller à la rencontre de vos émotions

On a tendance à refouler ses émotions, à ne pas les écouter, il est important d’apprendre à les accueillir. Les émotions sont révélatrices de notre boussole intérieure et de la manière dont on se sent.

Là encore, tenez un carnet recensant vos émotions lors de vos prises alimentaires. Comment vous sentiez vous au moment de manger ? Stressée, frustrée, apeurée.. ? Réfléchissez si vous avez déjà vécu une telle émotion dans le passé, à quoi cela vous renvoie, à quelle occasion..

Appliquez la pleine conscience, c’est à dire soyez attentive à ce qu’il se passe à l’instant T. Pensée, ressentis.. C’est accepter d’accueillir vos émotions quelles qu’elles soient.

Pour apprendre à mieux gérer ses émotions, il faut les observer. Chaque émotion a un sens, une origine. Il suffit parfois de modifier la manière dont on appréhende les choses pour arriver à gérer ses émotions.

Aller à la rencontre de soi même

Le mot bienveillance doit désormais faire partie de votre vocabulaire ! Tout ce travail sur la découverte de votre corps, vos sensations, vos émotions a pour but de vous redonner confiance en vous, et de vous aimer de manière inconditionnelle.

Une fois que vous aurez identifié vos croyances limitantes, vous prendrez conscience quels effets néfastes elles ont sur votre quotidien !

Comme le précise l’auteure, l’objectif est d’être dans une quête d’évolution, de création, et non plus de perfection.

Aller à la rencontre des autres

La base d’une bonne relation et d’avoir une bonne communication. N’hésitez pas à exprimer vos opinions, vos désirs, vos demandes. Soyez davantage dans le « je  » pour exprimer vos ressentis, plutôt que dans le « tu », qui a davantage une connotation de reproche.

Acceptez les compromis : un compromis n’est pas une concession, mais le chemin qu’il y a au milieu. Quand on arrive à trouver cette voie à l’intérieur de soi, on arrive davantage à la trouver avec les autres.

En conclusion..

Apprenez à lâcher prise, arrêter de vouloir tout contrôler, et acceptez que l’on ne peut pas tout changer !

Soyez créatrice de votre vie !

 

Cet article n’est qu’un résumé succinct de ce que nous dévoile l’auteure, si vous voulez vous procurer le livre, cliquez ici.

J’avais également écrit un autre article traitant des 5 blessures présentées par Lise Bourbeau, et qui peuvent expliquer notre relation à la nourriture, cliquez ici.

 

L’été arrive, et si plutôt que de commencer un énième régime, vous appreniez à comprendre votre rapport avec la nourriture ?

 

5 réflexions sur “Comment sortir de l’effet « yoyo » des régimes ?”

  1. Whaou !!! C’est tout moi. Je me retrouve dans tous les chapitres depuis l’enfance avec mes parents et maintenant avec mes enfants. Je me suis toujours cachée derrière ce que je  »dois faire et représenter » au point de ne plus savoir ce que je veux vraiment. Et les rondeurs sont un bon paravent de protection. Je commence tout juste à m’accepter telle que je suis mais il y a encore un très long chemin à parcourir.
    En tout cas, merci pour cet article.

    1. Oui le chemin ne se fait pas en 2 jours pour reprogrammer un cerveau qui pense d’une certaine manière depuis des années ! Contente que vous ayez pu vous identifier sur certains points, vous allez y arriver !

  2. Comme pour les autres, c’est tout moi, j’ai eu l’impression de lire un article de ma biographie. Après c’est plus facile à lire qu’ à mettre en place mais ça fait du bien de relire ce type d’article de temps en temps pour se recadrer. Merci

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