Si vous avez une confiance en vous au top du top, alors cet article n’est pas pour vous ! Mais je me dis que si déjà vous êtes là, c’est que le sujet doit vous parler.
La peur de grossir : une peur qui nous hante (moi la 1ère) et qui clairement nous pourrit la vie.
Peut être que vous vous posez tout un tas de questions à chaque fois que vous mangez :
- « Est ce que je fais bien de manger ? »
- « Est-ce que le repas est assez équilibré ? »
- « J’ai pas forcément la place pour un dessert mais j’en ai envie, j’en prends un ou pas ? Oui mais si j’en prends un je vais peut être grossir »
- « J’ai envie d’un dessert, mais ce serait plus raisonnable que je mange une pomme plutôt qu’une mousse au chocolat »
- « J’ai beaucoup mangé aujourd’hui »
- …..
Pouaaahh c’est bien prise de tête tout ça ! Manger fait pourtant partie des plaisirs de la vie. Au-delà d’un plaisir, c’est un besoin pour vivre.
Malheureusement, la société dans laquelle nous vivons avec ses diktats de la minceur et ses jolies filles au corps parfait nous renvoie une chose : la peur de ne pas/plus être dans la « norme ».
Car pour être dans « la norme », il faut être mince. Donc il ne faut pas grossir. Car si je grossis, je ne serais pas dans la norme. Donc je ne serai pas aimée.
Parenthèse : tout ce qui lie l’alimentation et le psychologique me passionne. J’envisage donc dans un futur proche de devenir coach en développement personnel spécialisée dans l’alimentation, pour aider les femmes à faire la paix avec la nourriture et à libérer tout leur potentiel !
Cette parenthèse étant faite, j’ai donc lu le livre de Jean-Philippe ZERMATI : « Maigrir sans régime ». Ce livre est tout simplement une bible. Je vous le conseille fortement pour enfin comprendre l’engrenage des régimes et pourquoi ces derniers ne fonctionnent pas. Et bien entendu, pour arrêter d’être au régime et manger enfin à votre faim !
J-P Zermati parle à la fin de son livre de cette peur que nous avons de grossir. Et de stresser sur notre poids.
(Les idées partagées dans les lignes qui suivent sont donc tirées de son livre).
Il énonce déjà une 1ère vérité (si je peux nommer cela ainsi ! ) : « Le stress n’est pas le poids en lui-même, mais l’idée que se fait la personne des conséquences de son poids. Et le discours qu’elle tiendra à ce sujet. »
L’idée qui persiste est donc la suivante : « Ma vie sera insupportable si je grossis ou si je ne maigris pas ».
Je trouve que c’est tellement ça. Notre peur de grossir ne tient en fait qu’à la perception que nous avons de notre poids. Et nous estimons que nous ne pourrons être heureuse que si nous atteignons un poids que nous nous sommes fixées, de manières très subjective.
On peut être stressé par notre poids lors de tout un tas de situations qui peuvent sembler banales pour un mangeur qui est en paix avec l’alimentation :
- Monter sur la balance
- L’arrivée du printemps / de l’été
- Passer devant un miroir
- Trop manger
- Sentir son ventre gonfler
- Ne pas rentrer dans un vêtement que l’on pouvait mettre auparavant
- Voir une personne mince
- Voir une personne grosse
- Prendre un kilo
- Aller à la plage, à la piscine
Ces situations entrainent donc des émotions négatives, qui pousseront la personne à manger.
S’en suit alors un cercle vicieux, résumé par le schéma suivant :
Alors comment sortir de ce cercle vicieux ?
L’auteur évoque différentes stratégies qui ont déjà été suggérées, mais avec peux d’effet (vous les avez peut être déjà entendues, voir même essayées !) :
- La stratégie d’évitement : ne plus se peser, ne plus aller à la plage, éviter les aliments que l’on considère comme « interdits »…
Certains pensent que maigrir pour atteindre enfin le poids voulu permettra de se débarrasser du problème. Mais on rentre alors dans le stress de regrossir ! Il est probable que tôt ou tard le mangeur perde le contrôle de son alimentation, et donc regrossira.
- Les stratégies réconfortantes : cette stratégie consiste tout simplement à vous occuper à autre chose si vous avez envie de manger : lire, aller faire du sport, sortir, prendre un bain…
Cette stratégie s’avère également peu efficace, car elle n’identifie pas la cause des émotions. De plus, elle ne résout finalement aucun problème. Vous irez peut être courir 2 ou 3 fois , mais vos problèmes seront toujours là à votre retour !
La solution : revoir la vision que vous avez de votre poids
Autrement dit : s’assumer. Pas en tant qu’individu gros, ou individu mince, mais en tant qu’individu, c’est tout !
Car figurez vous que votre personnalité ne se résume pas au chiffre indiqué sur la balance.
Voici comment l’auteur présente le fait de s’assumer : « S’assumer, c’est tenter de se regarder avec toute l’objectivité de dont on est capable, et réussir à porter un jugement sur ses compétences et ses incompétences physiques, intellectuelles, psychologiques, sociales… Sans sévérité excessive, et sans complaisance non plus. C’est prendre acte de nos forces et de nos faiblesses, de ce que la nature nous a donné et de ce que l’existence nous a apporté. Et de décider, avec les cartes qu’elles nous ont distribuées, que nous allons conduire notre vie et jouer notre jeu. Et même de tenter de gagner notre partie. Rien ne dit que les cartes que nous avons en mains nous conviennent. Cependant, ce sont les nôtres, nous n’en avons pas d’autres. Et c’est avec elles que nous devrons essayer de faire le + de plis possibles ».
L’auteur ajoute toutefois que s’assumer, ce n’est pas forcément se plaire ! Ce serait trop facile de rejeter la faute sur « l’Univers « (ou qui vous voulez !) et dire que vous n’avez pas eu les bonnes cartes.
Ce serait trop facile de dire que pour décider d’être heureux, vous devez réunir de multiples qualités : belle, intelligente, riche, généreuse.. Quel serait alors le mérite ?
L’enjeu est justement de s’accepter avec ses erreurs, ses failles, ses défaites… « Voilà où se situe votre vraie force. Qui d’ailleurs ne saurait pas assumer ses réussites et ses victoires ? »
Précision toutefois qui à mes yeux à son importance : s’assumer ne veut pas dire non plus prendre la vie telle qu’elle vient, et se résigner face à l’adversité. Plus une personne mènera des actions pour changer ce qui peut l’être, et aura cette force d’accepter ce qui ne peut être changé, plus elle aura de facilités à s’assumer.
J’ai un peu de mal à concevoir le principe, mais l’auteur raconte qu’une personne peut s’assumer, sans pour autant que son poids lui convienne.
Il explique que cette personne essaiera de maigrir, tout simplement en écoutant sa faim (c’est le principe même de son livre : maigrir en écoutant ses sensations alimentaires et non pas en se restreignant, mais là, ça vaut un article entier, voir + !).
Si la personne est au-dessus de son poids de forme : elle arrivera à maigrir, et cela l’aidera d’autant plus à accepter son futur poids et à s’assumer.
Si la personne est déjà à son poids de forme, ou en dessous : elle devra donc accepter un poids qui continuera de ne pas lui plaire, mais le fait de s’assumer lui permettra de faire face à cette situation. Peut être avec regret et tristesse, mais sans panique et désespoir.
Chose qui n’est pas forcément évidente je trouve ! L’auteur explique que le fait de ne pas s’assumer entrainera des émotions, avec de nouveau une « non-écoute » de ses sensations de faim, et que la peur de grossir fera donc manger bien au-delà que ce dont notre corps a besoin !
Subtil tout ça n’est ce pas ?!
Je vous l’accorde, tout cela est bien plus facile à dire qu’à faire ! Mais je terminerai en disant : que décidez-vous aujourd’hui ? Ca fait combien de temps que vous vous pourrissez la vie avec votre poids ? Ca fait combien de temps que vous enchainez les régimes, que vous faites peut être le yoyo ?
Refermer cette porte du passé, accepter toutes ces phases de régimes successives que vous avez réalisées, ce qui est fait est fait.
Mais maintenant, que voulez-vous ressentir ? Un stress permanent de grossir dès que vous vous mettez à table ? Ou des repas pris avec plaisir et sérénité ? Je ne prétends pas que c’est facile de changer d’état d’esprit du jour au lendemain, quand votre poids vous obsède depuis des années. Mais vu la charge mentale que ça représente, ça vaut le coup d’essayer.